Communiqué de presse – Centrale thermique de Gardanne : un contrat de rachat de l’électricité « léonin »
La ministre déléguée à l’Energie pour le ministère de la Transition écologique, Olga Givernet, a dévoilé mardi matin, la signature d’un contrat de rachat de l’électricité « léonin » au profit de l’entreprise propriétaire du site.
Selon la presse, ce tarif se situerait entre 250 et 260 euros/MWH.
Jamais aucune entreprise privée n’avait bénéficié d’un tel prix de rachat de l’électricité pour une centrale biomasse, à fortiori avec un rendement énergétique médiocre.
Ces types de centrales ont fait l’objet d’appels à projets de la CRE jusqu’en 2019. Pour information, le dernier CRE 5.3 a rejeté les offres des entreprises qui ont proposé plus de 109 euros/MWH.
Le prix de marché est quant à lui de 67 euros/MWH.
Que va-t-il advenir pour toutes les entreprises recalées lors des précédents CRE et à qui aucun contrat « léonin » ne leur a été proposé ?
Ce contrat interroge à plusieurs titres :
- Nous sommes en plein débat budgétaire de sortie du « quoi qu’il en coute ». La filière forêt bois dans sa globalité se voit proposer un soutien de 190 millions d’euros pour l’année 2025, en baisse de près de 40%.
La filière forêt bois est pourtant un pilier de la transition écologique et apporte de l’emploi à 440 000 salariés. L’aide inscrite dans le projet de loi de finances revient à un investissement de 431 euros/salarié.
- La centrale de Gardanne se voit proposer un financement de 100 millions d’euros par an pour 92 salariés soit une charge de 1 086 000 euros/an par salarié pendant 8 ans.
N’y-a-t-il pas lieu de s’interroger sur les raisons d’un tel déséquilibre entre l’intérêt général et des intérêts privés ?
Par ailleurs d’un point de vue économique un tel prix de rachat de l’électricité procure au bénéficiaire une capacité à payer le prix des bois à 2 fois sa valeur.
Cela pose 2 questions :
- Si le bois est importé, pourquoi une telle subvention directe au prix d’achat des bois alors que ces achats dégradent la balance commerciale ?
- Si le bois est acheté régionalement, comment garantir qu’une telle subvention ne va pas produire de distorsions de concurrence avec les acteurs locaux ?
Il nous semblait d’un point de vue environnemental que les directives RED 2 et RED 3 avaient précisément pour objectif de mettre un terme à de tels projets ?
Téléchargez le communiqué de presse